Les artistes, notamment les peintres attachés "au motif", donnent à voir des paysages qu'ils ont aimés. Dans leurs tableaux, les marques de l'industrie humaine ne sont jamais ignorées : maisons, usines, parasols des plages de mer, pont-levis sur un canal, champ de tournesols... L'arrière-plan du paysage est ce fond(s) de nature, inépuisable, renouvelable, gratuit. La Nature est partout, exprimée dans l'infiniment petit ou l'infiniment grand, dans le roseau et dans le chêne, dans l'eau, la lumière, le sous-sol, dans le ver et dans l'étoile, et son exploration patiente dit qu'elle fait loi. Et qu'elle est immuable. La nature EST le vivant et nous en faisons partie. L'homme, dont la vie est brève, occupe le terrain, se sert, fournit une activité visible dont le but inavoué est de "dominer" cette permanence qu'il ne connaîtra jamais totalement. Cet acharnement, localisé, qui est propre et commun à tous les hommes, (aucun autre animal ne se pose en concurrence) forme notre culture. Récemment soumises à la culture du zonage, nos campagnes forment aujourd'hui des damiers de paysages immenses, hors d'échelle ou abandonnés. Or, si le paysage est un "élément important de la qualité de vie des populations" et qu'il est "d'intérêt général", il n'est pas sans intérêts particuliers, contradictoires avec l'intérêt général mais souvent utiles. Nous sommes les acteurs de ce paysage, imbrication inextricables de "Nature" et de "Culture", hérité et vivant.
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