Pays, Paysage
La frontière entre architecture et paysage peut sembler assez fine, notamment lorsque l’on s’intéresse de près aux ressources, à leurs impacts sur nos territoires en mouvement. Différentes définitions fleurissent dans les tentatives de théorisations, mais il semble exister un certain flou autour du terme paysage.
Étymologiquement, il puise sa racine dans le terme latin pagus, signifiant « petit pays délimité », auquel est ajouté le suffixe –age qui désigne, après un nom de chose inanimée, une collection que présente un pays. Paysage est alors à pays ce que plumage est à plume ou outillage à outil, des mots de Bernard Charbonneau : l’ensemble des gestes d’un peuple sur la terre qu’il habite, taillée à son image. Le paysage est ce qui se trouve sous l’étendu du regard, et tous les autres sens. C’est un espace sensible, à toutes les échelles, complète Gilles Clément. Si aujourd’hui le paysagiste concepteur est indéniablement l’un des acteurs incontournables de la fabrication du territoire avec des échelles d’interventions, s’étendant du jardin au territoire, il nous invite à nous questionner sur la fabrication de nos paysages : dans le métier de paysagiste, si l’on ne fait rien, on est utile à tous. Puisque si l’on ne fait rien, on fait une forêt.